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Construire le “nous” universitaire : les enseignements de la première journée du Congrès international à Salamanque

13 novembre 2025 Association
Publié par Loïc ROCHE
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Hier s’est ouverte à la Universidad Pontificia de Salamanca (UPSA) la première journée du Congrès international sur la communication interne dans les institutions catholiques et pontificales, organisé par l’UPSA et la FIUC. La rencontre a immédiatement posé le cadre : réfléchir à la communication interne non comme un simple ensemble d’outils, mais comme un espace vital où se construit la confiance, la participation et la mission.

 

La session inaugurale a été ouverte par le Recteur de l’UPSA, Santiago García-Jalón de la Lama, qui a rappelé que communiquer au sein d’une université catholique revient à « tisser des liens de vérité, de coresponsabilité et de service ». Selon lui, une bonne communication interne permet à chaque membre de la communauté — enseignants, étudiants, personnels techniques ou administratifs — de se sentir partie prenante d’une mission commune. Dans les institutions catholiques, a-t-il ajouté, communiquer vers l’intérieur est aussi une manière de servir l’Église.

 

Le Préfet du Dicastère pour la Communication du Saint-Siège, Paolo Ruffini, a ensuite prononcé le discours d’ouverture. Il a mis en lumière la relation intime entre communication, éducation et culture, insistant sur le fait que « dans la communication qui devient culture, on partage une interprétation du monde ». Face aux risques d’une communication déshumanisée — gouvernée par des logiques d’algorithmes ou fragmentée par des flux continus de fake-news — il a appelé à reconstruire des espaces de confiance, d’écoute et de dialogue. La relation, a-t-il souligné, est le cœur même d’une communication véritablement humaine.

 

Le Directeur de la communication et de la stratégie de la FIUC, Loïc Roche, a rappelé que, dans les universités catholiques, la communication ne se réduit pas à une fonction opérationnelle : elle constitue un mode de gouvernance. Communiquer, écrivait-il, c’est créer les conditions de la transparence et de la confiance, permettre la participation, et faire de la vie institutionnelle un exercice de synodalité : un chemin d’écoute, de discernement et de coresponsabilité.

 

La première conférence a été donnée par Mgr Paul Desmond Tighe, Secrétaire du Dicastère pour la Culture et l’Éducation, sur le thème des universités catholiques à l’ère de l’intelligence artificielle. Il a expliqué que l’IA génère une transformation comparable à une nouvelle révolution industrielle, appelant les universités à éduquer avec, sur et pour l’intelligence artificielle. L’IA peut enrichir l’apprentissage, par exemple grâce à des outils personnalisés, mais elle ne peut remplacer le rôle éducatif et relationnel du professeur. Les étudiants doivent aussi apprendre à comprendre ces technologies, à les interroger et à en saisir les implications éthiques, économiques et sociales. L’objectif, a-t-il insisté, est de garantir que l’innovation serve le développement intégral de la personne.

 

La journée s’est conclue par la seconde conférence, donnée par Juan Manuel Mora, Vice-recteur de la Pontificia Università della Santa Croce. Il a défendu l’idée que « la communication constitue l’organisation », car elle façonne le “nous”, soutient l’apprentissage collectif et rend possible l’adaptation au changement. S’appuyant sur une vision multi-acteurs, il a souligné l’importance de cultiver la relation avec l’ensemble des parties prenantes, en particulier internes. « La confiance des dirigeants envers les employés est la semence de la transparence », a-t-il rappelé, invitant les institutions universitaires à dépasser les fragmentations internes par le dialogue et la collaboration. Une université qui veut être véritablement une communauté doit s’appuyer sur une communication interne authentique, cohérente et ouverte.

 

Cette première journée a rassemblé des participantes et participants venus d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, témoignant de la vitalité du réseau FIUC. Les travaux se poursuivent aujourd’hui, avec le même esprit d’écoute, de dialogue et de service du bien commun.




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